s’il est vivement souhaitable de réduire globalement les heures durant lesquelles nous travaillons, il faut aussi se questionner sur les fins que nous poursuivons à travers ce travail et sur l’infrastructure économique qu’il alimente.

Des recherches historiques ont permis d’estimer qu’on travaillait environ 3 000 heures par année autour de 1830 dans les sociétés en cours d’industrialisation, soit environ deux fois plus que la moyenne actuelle dans les pays riches. Il n’était pas rare pour des ouvriers de travailler au-dessus de 10 heures par jour au milieu du xixe siècle, voire

En moyenne, 39 % des salariés sont soumis à au moins trois contraintes de rythme de travail sur les huit que dénombre l’enquête, parmi lesquelles la cadence automatique d’une machine, une demande extérieure obligeant à une réponse immédiate, un contrôle ou un suivi informatisé. Cette proportion dépasse les 50 % pour une vingtaine de métiers (sur so

En France, la semaine de 40 heures est instaurée aussitôt qu’en 1936 sous le gouvernement du Front populaire, issu d’une coalition de partis de gauche. La mesure est, cela dit, vite contournée par l’encadrement du recours aux heures supplémentaires, puis suspendue par le régime de Vichy, qui profite de la guerre pour ramener ce seuil à 60 heures92.

À cette densification du travail obtenue par l’addition de contraintes temporelles de différentes natures, s’ajoute une chasse aux temps morts, c’est-à-dire aux temps jugés inutiles, sans valeur ajoutée. Sur la ligne de production automobile ou au poste de caisse, ces temps morts sont identifiés, quantifiés et remplacés par des gestes productifs. L

Mais sans obligation d’embauche, pour le privé comme le public, ni encadrement strict des heures supplémentaires, ces réformes ne présentent aucune garantie de création d’emplois. Malgré ces réformes, les cadres sont restés aux 39 heures ou au forfait jour, comme s’il était strictement impossible qu’ils travaillent moins parce qu’ils seraient toujo

« Tous les mois, on vérifie où on en est sur les ICT{262} », rapporte Margot Undriener, du syndicat Continuons la lutte. « On a complètement inversé la logique, on ne part pas des besoins des demandeurs d’emploi mais de nos objectifs à nous, de notre politique du chiffre », ajoute la syndicaliste. « On a des indicateurs sur le délai de traitement p

Si l’on peut adopter une norme sur la semaine de travail à l’échelle nationale, par exemple en la fixant à 30 ou 32 heures, il serait plus judicieux de laisser les employés de chaque entreprise décider de la manière d’organiser leurs quarts de travail, car ils et elles seraient plus à même d’adapter leurs horaires à la réalité de leur secteur et de