Sublime

C'est une bonne chose d'apprendre, même pour quelqu'un qui vieillit. Je vais apprendre chez Sextus le philosophe ce que je ne sais pas encore.

« Minime le temps où chacun vit, minime le petit coin de terre où il vit, minime aussi la plus longue gloire posthume : elle se transmettra par de petits bonshommes qui seront vite morts, sans même qu'ils se connaissent eux-mêmes, ni encore moins celui qui est mort depuis longtemps» (111,10,2).

Un autre trait de stoïcisme de Montaigne est son attachement à la constitution d’une « citadelle intérieure ». Pierre Hadot attribue l’expression à Marc Aurèle 51, mais elle est proche de celle qu’utilise Montaigne lorsqu’il précise qu’il « faut se réserver une arrière-boutique, toute nôtre, toute franche, en laquelle nous établissons notre vraie l

C’est pourquoi, au lieu de parler de « culture de soi », il vaudrait mieux parler de transformation, de transfiguration, de « dépassement de soi ». Pour décrire cet état, on ne peut éluder le terme « sagesse » qui, me semble-t-il, n’apparaît que rarement, sinon jamais, chez M. Foucault. La sagesse est l’état auquel peut-être le philosophe ne parvie

La même méthode peut s'appliquer à propos des gens prétendument importants (X,19) : « Se les représenter comme ils sont quand ils mangent, quand ils dorment, quand ils font l'amour ou vont à la selle. Et ensuite quand ils prennent de grands airs, gesticulent fièrement ou se mettent en colère et gourmandent les gens d'un air supérieur. »

Les Pensées de Marc Aurèle sont donc un document extrêmement précieux. Elles nous conservent en effet un remarquable exemple d’un genre d’écrit qui a dû être très fréquent dans l’Antiquité, mais qui était appelé, par son caractère même, à disparaître facilement : les exercices de méditation consignés par écrit.

Ni l'avenir ni le passé ne dépendent donc de moi. Seul le présent est en mon pouvoir.

Et, à propos de la méthode qui définit les choses en les réduisant à leurs parties (XI,2,2), Marc Aurèle conseille : « Sauf pour la vertu et ce qui se rapporte à la vertu, souviens-toi bien d'aller jusqu'aux parties ainsi divisées et de parvenir, par cette division, à les mépriser. Cette méthode-là, transpose-la à toute la vie. »

et si tu t'exerces à vivre seulement ce que tu vis, c'est-à-dire le présent, tu pourras vivre le temps qui t'est laissé jusqu'à la mort, sans trouble, avec bienveillance et sérénité à l'égard de ton daimôn intérieur. »