Au café existentialiste : La liberté l être & le cocktail à l abricot (French Edition)

Il donne un exemple : un marchand de légumes qui reçoit de sa direction une banderole porteuse d’un message standard : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous966 ! » Censé la mettre en vitrine, il le fait, alors qu’il se fiche pas mal du message : il sait que dans le cas contraire il s’attirera toutes sortes d’ennuis. Un client qui voit la ban

La première fois que j’ai lu Sartre et Heidegger, je ne pensais pas que les détails de la personnalité ou de la biographie d’un philosophe fussent importants. Telle était l’orthodoxie en ce temps-là, mais j’étais alors moi-même trop jeune pour avoir vraiment le sens de l’histoire. Je me grisais de concepts, sans tenir compte de leur rapport aux évé

« Penser, c’est se limiter à une unique idée1038 », a écrit un jour Heidegger : j’ai aujourd’hui le sentiment que c’est l’opposé même de ce que la pensée devrait être. Penser devrait être généreux, synonyme de bon appétit. Je trouve la vie bien trop précieuse par les temps qui courent pour écarter le gros de sa diversité et creuser dans les profond

Après une visite ultérieure à Prague, Philip Roth observa qu’à l’Ouest « tout marche mais rien ne compte » tandis qu’en Tchécoslovaquie « rien ne marche mais tout compte952 ». L’existentialisme sartrien était précisément une philosophie de ce qui compte : Sartre appelait ses lecteurs à prendre des décisions comme si tout l’avenir de l’humanité dépe

Or, c’est une des raisons pour lesquelles les existentialistes demandent à être relus. Ils nous rappellent que la vie des hommes est difficile et que le comportement des gens est souvent épouvantable, mais ils nous montrent aussi combien nos possibilités sont grandes. Ils ne cessent de répéter les questions sur la liberté et l’être que nous essayon

C’est aussi ce qui me fascine chez Sartre. Tandis que Heidegger tourna en rond sur son territoire natal, Sartre alla sans cesse de l’avant, élaborant toujours de nouvelles réponses, souvent bizarres, aux choses, ou trouvant de nouvelles façons de concilier vieilles idées et apports nouveaux. Il faut penser, claironnait Heidegger, mais Sartre pensai

Simone de Beauvoir. Outre son travail dans le champ du féminisme et de la fiction, dans ses écrits philosophiques elle explora comment les deux forces de la contrainte et de la liberté jouent au fil de nos vies, alors que chacun de nous devient lentement soi-même.

Gabriel Marcel, décédé le 8 octobre 1973. Pour lui, comme pour Jaspers, les êtres humains étaient foncièrement des vagabonds. On ne possède jamais rien, on ne s’installe jamais vraiment nulle part, même si on reste à un endroit toute sa vie. Nous sommes toujours Homo viator, « homme voyageur », pour reprendre le titre de l’un de ses recueils d’essa

Un des invités compara Sartre à un paysan sud-américain qui se taille un chemin dans la jungle des phénomènes à coups de machette, faisant s’envoler les perroquets qui « montrent les couleurs rutilantes de leurs ailes ». Et Fest d’ajouter : « Tout ce qu’il défendait témoignait de solides connaissances, mais aussi d’une pensée désordonnée, parfois b