Sublime

Car la révolution est la révélation d’un horizon, une espérance qui ne se paie pas de mots mais en surgit et agit. Désireux de « secouer les têtes par l’explosion des pensées, dans le fracas de l’artillerie des cœurs », Vladimir Maïakovski écrit ce plain-chant créateur d’un futur à aimer : « Et lui,/ L’homme/ Que j’appelle de mes cris,/ L’homme lib

Mais revenons un peu en arrière afin de mieux comprendre un pareil geste. Le voilà qui fonde avec quelques amis, en 1959, sous le nez de Duvalier, un parti communiste. On sent sa frénésie quand on pense qu’il a publié chez Gallimard quatre livres majeurs durant les cinq dernières années de sa vie : Compère Général Soleil, 1955 ; Les Arbres musicien

À Paris, la cohue de la capitale, la course perpétuelle ou encore les amours inutiles permettaient de couvrir tout bruissement. Bien sûr, il restait les heures creuses de la nuit pour le ressusciter, et il arrivait à Émile de se faire surprendre parfois par une pensée ou un souvenir. Le temps d’écrire à nouveau.

nuisances, si le jeune marié a hâte de retrouver son épouse à la maison, l’artiste en herbe ne peut ignorer qu’à Paris, depuis la Libération, souffle un vent de liberté, croisement de philosophie et de poésie, de jazz et de chanson.

La nouvelle vague des auteurs-compositeurs-interprètes, en 1958, a le vent en poupe : derrière Georges Brassens, dont la popularité ne fait que croître et embellir, en janvier, Léo Ferré triomphe sur la scène de Bobino. Derrière eux se sont engouffrés René-Louis Lafforgue (Julie la Rousse) et Guy Béart (Bal chez Temporel), l’un pour un unique succè