Des marchés et des dieux : Quand l'économie devient religion (Documents Français)

ils soumettent aussi à l’examen critique la foi aveugle de notre culture en la science. Nous avons remplacé notre ancienne foi irrationnelle dans la puissance de Dieu par une confiance tout aussi irrationnelle dans la puissance des économistes et des sociologues pour expliquer le monde et prévoir l’avenir. Un scepticisme plus intéressant reconnaît

les expériences paroxystiques rendent les gens plus nobles. Les religions ont été crées comme des méthodes de valorisation de ces expériences et de maximisation de leur pouvoir anoblissant. Mais les religions se détachent parfois de leurs origines et sont reprises par des gens qui n’ont pas eu d’expériences paroxystiques, des bureaucrates et des am

Les religions, comme les institutions politiques, sont vulnérables aux divisions autour du dogme, au déclin de la foi et à l’indifférence. Loin d’être favorable à la liberté, l’irréligion représente un danger pour la démocratie car elle peut libérer un espace pour des doctrines liberticides. Ainsi en fut-il des idéologies totalitaires du XXe siècle

Pour basculer d’un système à l’autre il faut apprendre à se défaire du règne de l’économisation, cette vue de Sirius projetée sur la Terre et qui l’obscurcit90. Comme l’écrivait encore Polanyi, la « religion séculière » du marché n’est pas de ce monde91