Sublime

Fin octobre 1834, le manuscrit était prêt ; il fut alors confié à Charles Gosselin, éditeur de Lamartine, qui ne croyait guère aux chances de succès de l’ouvrage dont le thème lui parut trop exotique pour un auteur inconnu. Or, De la démocratie en Amérique rencontra un succès inattendu, assurant la notoriété de Tocqueville et servant de rampe de la

Tocqueville était posée sur la table basse. « Un cas étonnant, Tocqueville… » poursuivit l'écrivain. « De la démocratie en Amérique est un chef-d'œuvre, un livre d'une puissance visionnaire inouïe, qui innove absolument, et dans tous les domaines ; c'est sans doute le livre politique le plus intelligent jamais écrit.

Pour lui, la vie de l’esprit était aussi naturelle qu’un arbre. C’est triste à dire, mais Thoreau mourut à moins de cinquante ans ; eût-il vécu plus longtemps, on aurait pu s’attendre à ce que ses intuitions déjà très inclassables s’épanouissent avec l’âge en des idées très pénétrantes et originales, à la manière du grand écrivain français qu’est G

Tant que je parvenais à vivre ma vie quotidienne en sorte que chacun de mes ouvrages soit en progrès sur le précédent, mes lecteurs accepteraient volontiers la vie que je m’étais choisie – quelle qu’elle soit. N’était-ce pas mon obligation, en tant que romancier, et la plus haute de mes priorités ? Mon opinion à ce sujet n’a pas changé au cours des

Pas un seul de ses sévères maîtres ne pénètre, au cours de toutes ces années, le secret de Balzac. Ils ne voient en lui qu’un élève qui, soit dans l’étude du latin, soit dans celle du vocabulaire, est en retard et ne soupçonnent nullement l’immense avance de ce visionnaire. Ils le croient distrait, indifférent, sans s’apercevoir que l’école l’ennui

mois, ne s’accordant aucun repos tant que l’œuvre n’est pas achevée. Et alors les périodes de trêve sont bien courtes elles aussi ; « une bataille succède à l’autre », un ouvrage suit l’autre, point après point, dans l’immense broderie qui constitue l’œuvre de sa vie. « C’est toujours la même chose, des nuits, des nuits et toujours des volumes ! Ce

Dans ses carnets, il dénonce d’ailleurs « les hommes avides des seules richesses et jouissances matérielles et complètement privés du désir de la sapience, unique nourriture et véritable richesse de l’âme2 ». Il consacre donc bien plus de temps à apprendre qu’à se cantonner dans des activités lucratives qui lui permettraient de gagner plus qu’il n’

Le vrai Balzac est celui qui, en vingt ans, à côté d’une foule de drames, de nouvelles et d’articles, a écrit soixante-quatorze romans dont la valeur ne faiblit presque jamais, et créé, dans ces soixante-quatorze romans, un monde à lui avec des centaines de paysages, de maisons, de rues et deux mille personnages typiques.