Sublime

Passaient les jours, revenaient les nuits, recommençait la mort. Intraitable. Les cadavres en décomposition dans les lits des ravines, sur les terrains vagues, faisaient corps avec les immondices, témoins l’un et l’autre d’une époque déchiquetée afin qu’aucun souvenir ne subsiste. Aucun. Dodo, dans son délire, dans son alcool, disait que la vie c’é

pour comprendre quel était le but de cette pétition, qui circulait sans doute en ce moment même, de village en village, commentée probablement par son auteur, en des termes encore plus clairs que ceux du document lui-même. On présentait manifestement aux tribus africaines la civilisation occidentale comme une immense faillite à laquelle elles devai

Ce que je voyais était inconcevable. Deux cents, deux cent cinquante personnes pour assister à la crémation d’un homme dépourvu de toute vie sociale et mondaine, réfractaire aux sollicitations et codes de communication. Ce pèlerinage apportait un démenti cinglant aux analyses que j’avais pu porter sur mon père.

Au même moment, un autre poète, rebelle à l’« assimilation », le Guyanais Léon Gontran Damas, jette dans ses mots le rythme sourd de son insurrection. Chantre d’une négritude irréconciliée contre ceux qui voudraient l’intégrer, il refuse à jamais d’être « blanchi » : « Blanchi/ Ma haine grossit en marge/ de la culture/ en marge/ des théories/ en ma

le vieux Gaston Cailleux était dehors et, après nous avoir informés qu'« ils venaient », il ajouta cette phrase qu'il ne pouvait avoir entendue à la Radio de Londres, puisque de Gaulle ne la prononça que quelques heures plus tard : – Mon petit Ludo, c'est la bataille de France et c'est la bataille de la France !

I didn’t know that the war was still inside you, that there was a war to begin with, that once it enters you it never leaves—but merely echoes, a sound forming the face of your own son. Boom.

Il était trop hébété pour penser, mais sentait bien qu’il n’aimait pas ce qu’il était devenu. Il se dégoûtait, comme s’il avait subi une dégradation, ou comme s’il était intrinsèquement vil. Tout ce qui le faisait semblable aux dieux avait disparu. L’éperon de l’ambition s’était émoussé, il n’avait plus assez de vitalité en lui pour en ressentir l’

Mal instruits des ressources infinies d’un peuple resté beaucoup plus sain que des leçons empoisonnées ne les avaient inclinés à le croire, incapables, par dédain comme par routine, d’en appeler à temps à ses réserves profondes, nos chefs ne se sont pas seulement laissé battre. Ils ont estimé très tôt naturel d’être battus.