Sublime

Pour éclairer la singularité du populisme télévisuel et le dévoiement du pluralisme dans « TPMP », un peu d’histoire des médias s’avère utile. Au fond, l’émission réunit deux traditions de talkshow. La première, ce sont les émissions de troupes, qui lient un animateur à des chroniqueurs récurrents (« Les Grosses têtes » créées en 1977 sur RTL ; « O

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La France n’est pas Twitter. Prenons-en pour preuve deux épisodes parmi les plus clivants de l’actualité récente. Les émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk en juin 2023, d’abord. Le discours médiatique a instantanément opposé les « anti-flics » aux « anti-banlieues » et mis en scène, dans un schéma binaire, les partisans de la « cagnotte ... See more

Calculs électoralistes et pesanteurs idéologiques ont jusqu’ici empêché les dirigeants des partis de gouvernement de reconnaître l’évidence, à savoir que le clivage majeur de la vie politique française se situe depuis longtemps entre ouverture (à la concurrence, à l’Europe, au monde, aux évolutions de société, à l’immigration…) et fermeture, et qu’

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Dès les premiers numéros, l’émission assure la promotion des thèmes sur l’insécurité, l’immigration, la religion, le communautarisme, auxquels s’ajoutent des domaines plus hanounesques comme la sexualité et l’ésotérisme. Les sujets faisant l’agenda de la droite (extrême) et stimulant la volonté de punir de la part des publics se multiplient : « Les

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désintérêt des citoyens pour la chose publique. Mais devant 1,7 million de téléspectateurs réunis en moyenne chaque soir, « TPMP » participe surtout à la mise en tension de la société en montrant une caricature de ses clivages, dévoie les fondements de la démocratie d’opinion en sapant les règles du débat, et assure le triomphe du ressenti (le « bo

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Le traitement de l’affaire Lola dans « TPMP » illustre la propension du discours hanounesque au populisme pénal. Dans son principe, cette déclinaison du populisme est une déformation de la philosophie pénale, basée sur un équilibre constant entre une inclination à la répression et une inclination à la clémence. Selon le magistrat Denis Salas16, la

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En démocratie, il importe que les citoyens puissent baser leur jugement sur des éléments étayés. Mais tel n’est pas le but d’un programme qui joue avec la facilité du divertissement et prétend éclairer des questions d’actualité en s’arrangeant des principes fondamentaux du régime d’information (recoupement des sources, vérification des faits, plura

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s’il n’y a pas de Législateur au sens de Rousseau, la volonté du peuple est préparée par toute une série d’acteurs qui échappent largement au contrôle des citoyens – des médias, des hauts fonctionnaires, des experts participant, notamment par les sondages, à ce que Loïc Blondiaux appelle la « fabrique de l’opinion ». En cela, une démocratie réelle

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