Démocratie (French Edition)

Ils permettent aussi la visibilisation des groupes sociaux unis par une expérience, une identité, un intérêt irréductiblement particulier.

Vécue individuellement par chacun des membres du groupe, cette expérience devient collective, partagée, c’est-à-dire mise en mots et mise en commun, dans l’organisation. Les partis, au sens large des organisations reposant sur la mobilisation d’une partie seulement des citoyens sur la base d’une expérience commune, permettent ainsi la réalisation d

Cela ne signifie aucunement qu’il n’existait pas d’oppositions avant l’apparition des partis. Mais ceux-ci transforment les oppositions existantes en divergences d’opinion, dont le règlement est toujours soumis à l’épreuve électorale, donc au pouvoir de n’importe qui.

Pour le comprendre, il faut revenir à l’idée selon laquelle les gouvernements représentatifs reposent sur l’arbitrage par les citoyens d’une compétition entre les élites politiques.

Une démocratie réelle, pour éviter de voir s’imposer un tel principe absolu, doit valoriser le pluralisme. Mais tout le problème est que la forme principale que prend ce pluralisme, dans les démocraties libérales, est l’organisation de partis politiques, en lutte pour la conquête du pouvoir. Les partis, en affaiblissant l’idée d’un peuple uni par u

Le règne de l’opinion

Une deuxième nécessité, pour une démocratie réelle, est d’organiser démocratiquement la division du peuple, contre les fantasmes d’un peuple unifié.

On comprend alors le fond du rejet de la démocratie par Platon, puis par les défenseurs du règne d’un bien commun défini par la libre délibération des plus sages : la démocratie, en tant que règne des pauvres, amène à la politique des principes de division de classe dont elle devrait selon eux être protégée. Le parti qui les effraie, le parti au se

Le problème est que le système partisan, tel qu’il existe dans les gouvernements représentatifs, dépossède structurellement les citoyens du pouvoir d’agir, et en particulier les plus pauvres.