Sublime

Une œuvre qui change la vie : Camus fait partie des philosophes existentiels, même si, échaudé par la mode existentialiste, énervé d'avoir été associé à la meute germanopratine un temps fréquentée, il récusait de la même manière les qualités de philosophe existentialiste et de penseur existentiel. Donnons-lui raison sur « existentialiste », encore

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Ses connaissances vous faisaient honte par leur étendue et leur diversité ; ne vivant à proprement parler qu’avec un œil de lecteur, c’était un maître en littérature, en philosophie, en histoire, il dominait les problèmes de tous les pays et de toutes les époques. Il connaissait chaque mesure dans la musique ; aussi bien les œuvres les plus margina

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Il compose donc son livre. Son sort en dépend. Il l’affirme en croyant qu’une telle confession spirituelle, revisitant le passé, lui permettra d’entrer désormais dans une nouvelle vie, lucide et désabusée. Pourtant, il ne songe pas encore à quitter la littérature. Les grands poètes lui ont donné un modèle. Il se sait précédé par eux sur le chemin d

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Sans cesse, il se demande pourquoi et comment il a laissé quatre mois – des mois de plus en plus distants – l’affecter autant, changer sa vie si drastiquement. Mais à ce moment-là, il pourrait aussi bien se demander – comme il le fait souvent – pourquoi il a permis aux quinze premières années de son existence de dicter les vingt-huit dernières anné

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il avait remisé sa défroque d’étudiant pour la peau d’un employé chez Salons&Cuisines, il ne figurait plus, à ses propres yeux, un personnage de roman, il ne pourrait plus dire, à des inconnues : « J’étudie à la Sorbonne », il lui faudrait confesser : « Je travaille au service des contentieux, je loue un studio de vingt mètres carrés » ; et cet

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Dès lors, l’ascension est inexorable, mais, au contraire de trop de vedettes de variétés des récentes années, il la doit avant tout aux tournées constantes, à la générosité et à la force qu’il y déploie, à son absence totale de tricherie. De 1960 – année où il enregistre Ne me quitte pas – aux adieux de la fin 1966 – encore honorera-t-il les dernie

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Aux côtés de Ricœur, j’ai appris le siècle précédent et appris à penser l’Histoire. Il m’a enseigné la gravité avec laquelle on doit appréhender certains sujets et certains moments tragiques. Il m’a appris comment penser par les textes au contact de la vie. Dans un va-et-vient constant entre la théorie et le réel. Paul Ricœur vivait dans les textes

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Pendant des heures il les caresse, examine leurs titres. Certains auteurs lui sont familiers – Virgile, Homère, Ovide, César, Aristote, Tacite, Pétrarque, Pline, Cicéron, Tite-Live, Horace, Épictète, Sénèque, il y a aussi les œuvres de Machiavel en cinq volumes. Oh, se lamente-t-il, si seulement j’étais allé au Gymnasium. J’aurais pu lire ces auteu

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le jeune professeur médita la citation de son ami : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » Et pourquoi ça ? La solitude représentait la paix. De fait, Émile se disputait bien plus souvent avec les autres qu’avec lui-même. Le reste n’était que norme sociale ; bien sûr elles pouvaient paraître contraignantes. Les tables de restaurant, par exempl

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