Travailler moins, travailler autrement ou ne pas travailler de tout (French Edition)
Serge Latoucheamazon.com
Travailler moins, travailler autrement ou ne pas travailler de tout (French Edition)
Toutefois, la référence au passé invoquée par ces décroissants pose problème. De quels ancêtres s’agit-il ? Sans doute pas de ceux de l’Âge de pierre que nos détracteurs nous accusent de vouloir rejoindre. Ceux-là, tel que les évoque Marshall Sahlins dans son fameux livre Âge de pierre, âge d’abondance, se suffisaient de 3 ou 4 heures par jour d’ac
... See moreEn 1946, selon les statistiques, un salarié français de 20 ans devait s’attendre à passer au travail un tiers de sa vie éveillée ; en 1975, le temps salarié était réduit à un quart seulement, et aujourd’hui, nous en serions à moins d’un cinquième. A-t-on pour autant le sentiment d’être libéré du travail ? Moins que jamais probablement. « Pour les s
... See moreAvoir quelque chose à donner, que ce soit un savoir ou un coup de main, un savoir-faire ou un objet usagé, valorise le donateur et lui permet de recevoir en échange. Les stratégies relationnelles perturbent les rapports marchands, les humanisent, permettant à de jeunes Tunisiennes (objet d’une des enquêtes) qui s’affairent sur leurs machines à coud
... See moreCependant, sur le terrain de l’emploi, certains objecteurs de croissance, se référant à « nos ancêtres qui pour survivre travaillaient ardemment et surtout péniblement », pensent même que, loin de créer du chômage, la décroissance exigerait une élévation de la durée du travail et créerait du suremploi42.
Certes, Christophe Ramaux reconnaît que la réduction du temps de travail (RTT) peut aider à résoudre le problème de l’emploi, néanmoins, affirme-t-il, à elle seule, elle ne peut suffire. On le constate, argumente-t-il, avec les 35 heures qui auraient créé 400 000 à 500 000 emplois, résultat appréciable, mais très insuffisant pour résorber le chômag
... See moreToutefois, il est possible que, dans un premier temps au moins, une politique de décroissance, bien qu’ayant rompu avec le cercle vicieux de la croissance autoentretenue, se traduise paradoxalement au niveau macroéconomique par un accroissement de la demande et donc de la production du fait de la demande ciblée de produits et d’équipements écologiq
... See moreIl faudrait changer radicalement les règles du jeu. Cela suppose d’abord de lever deux tabous qui sont à la base de la construction européenne voire de la mondialisation néolibérale : le tabou du protectionnisme et celui de l’inflation. Le projet de la décroissance implique, pour la période de transition pendant laquelle, en attendant de pouvoir ab
... See moremoins que l’atonie de la consommation, c’est bien la surconsommation ou l’hyperconsommation qui demeure l’ennemi principal.
Pour les objecteurs de croissance, au contraire, il y a découplage entre société de croissance et emploi – la croissance ne peut plus et ne doit plus être considérée comme la solution au problème de l’emploi – et donc nécessité de sortir du logiciel productiviste pour résoudre à la fois la question écologiste et la question sociale.