Le tour du malheur (Tome 2) - Les lauriers roses - L'homme de plâtre (French Edition)
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Le tour du malheur (Tome 2) - Les lauriers roses - L'homme de plâtre (French Edition)
« Et moi où ? Et moi où ? » se demandait Richard. Il s'engagea dans la rue Montmartre en direction des Halles. « Où ? À mi-chemin de tout, c'est-à-dire nulle part. Tiré de tant de côtés et par tant de forces égales que je reste à la même place et plus impuissant, plus captif que si j'étais enchaîné. » Richard marcha plus vite, puérilement, pour éch
... See moreRichard pensa aux meilleurs de ses amis : Fiersi, Riatte, Ivelles, Romeur. S'il avait besoin d'argent, d'influences, d'amusement, de soins, de protection physique allant jusqu'à l'assassinat – il pouvait tout obtenir d'eux sur l'instant, même à cette heure avancée de la nuit. Et peu d'hommes avaient cette chance. Pour toutes les nécessités de la vi
... See more– Tu te souviens ? dit Fiersi. Le bon temps... – Le merveilleux temps, dit Richard. Le temps où il ne connaissait pas Dominique, ni Geneviève, ni même Sylvie. Le temps sans femmes. – Je n'ai pas un autre ami comme toi, reprit Fiersi. – Ni moi, dit Richard. Écoute
Regarde, poursuivit-il. Elle se gonfle, elle s'étale. Les gens sages sont au lit. Mais les autres, les fiévreux, les rôdeurs, les hardis, les insatiables, ils ont pris leur élan jusqu'à l'aube. Ils plongent, ils atterrissent. Quelles plages ? Quels récifs ? Tout est hasard, liberté, plaisir.
Elle continuait de s'adonner à la charité, elle tenait compagnie à sa mère, elle se montrait secourable pour qui s'adressait à elle. Mais elle le faisait sans effort, sans chaleur, et accomplissait par routine les devoirs qu'elle avait nourris, autrefois, de toute son âme.
Richard se renversa sur le dos et prit la main de Dominique. Il se sentit heureux pour elle qu'elle ne partageât point son exigence à se connaître dans les replis les plus secrets et les plus dangereux, son acharnement à déchirer ses entrailles comme une écorce, jusqu'au cœur même de l'arbre de vérité. Et encore qu'en savait-il ?
Dominique, elle aussi mais sans le comprendre ou même le soupçonner – avait le plus puissant besoin d'être lavée d'une manière de vivre à laquelle elle se croyait résignée mais qui, à la vérité, l'asphyxiait lentement.
Les affinités naturelles se manifestent avec une franchise et une rapidité étonnantes dans les lieux de plaisir. Le vin et la nuit emportent la réserve, détruisent les conventions, précipitent le mouvement intérieur et forcent les sentiments à une nudité, une intensité qu'il leur faudrait, en d'autres circonstances, des mois et même des années pour
... See moreSi j'avais pu savoir, se disait Richard. Faut-il donc, pour connaître toute la place qu'un être tient dans votre vie, faut-il donc attendre qu'il ait disparu ? »