le retour des auteurs antiques dans ce siècle s’élabore d’abord avec Montaigne, véritable suiveur des exercices spirituels antiques, qu’Hadot n’hésite pas à citer dans l’épigraphe de son ouvrage intitulé Exercices spirituels et philosophie antique : « Je n’ay rien faict d’aujourd’hui. ‒ Quoy ? Avez-vous pas vescu ? C’est non seulement la fondamenta

Avant tout, il peut être bon de le rappeler, un philosophe, dans l'Antiquité, n'est pas nécessairement, comme on a trop tendance à le penser, un théoricien de la philosophie.

Pour ma part, je crois fermement, naïvement peut-être, à la possibilité, pour l’homme moderne, de vivre, non pas la sagesse (les Anciens, pour la plupart, ne croyaient pas à cette possibilité), mais un exercice, toujours fragile, de la sagesse, sous la triple forme que définissait, nous l’avons vu, Marc Aurèle : effort pour pratiquer l’objectivité

« Mon métier et mon art, c’est vivre 60. » Montaigne vit, réfléchit, s’interroge sur son existence. Ces allers-retours entre vie et questionnement le font s’entretenir avec lui-même ; il se consulte, il se conseille, il marche en tâtonnant, prenant ce chemin puis un autre. Toutefois, et c’est ce qui ne peut le définir véritablement comme sceptique