La Méthode Schopenhauer (Littérature) (French Edition)

Le concept de bibliothérapie – soigner quelqu’un par la lecture d’un corpus entier de la philosophie – est tiré de l’excellent ouvrage de Byron Magee, Confessions of a Philosopher, New York, Modern Library, 1999.

Dans un passage remarquable, le grand misanthrope nous donne une vision plus aimable, plus indulgente, de ses congénères bipèdes : « Plutôt que par “Sir” ou “Monsieur”, un homme devrait s’adresser à un autre par : mon compagnon de souffrance. Si étrange que ce terme puisse paraître, il s’accorde avec la réalité, il place notre interlocuteur sous la

L’estime de soi fondée sur le mérite intérieur engendre l’autonomie individuelle, laquelle ne peut pas nous être arrachée car elle est sous notre contrôle, tandis que la gloire, elle, n’est jamais sous notre contrôle.

La gloire joue un rôle important dans son dernier texte, Parerga et Paralipomena, une compilation en deux volumes d’observations occasionnelles, d’essais et d’aphorismes, achevée en 1851, soit neuf ans avant sa mort. Profondément soulagé, ayant le sentiment du devoir accompli, il acheva le livre et dit : « Je vais nettoyer ma plume et dire : “Tout

Par ailleurs, prétendit-il, il n’était pas vraiment seul car – et c’est là une autre puissante technique d’autothérapie – il avait auprès de lui son propre cercle d’intimes : les grands penseurs de ce monde. Un seul de ces êtres lui était contemporain : Goethe. La plupart des autres venaient de l’Antiquité, notamment les Stoïciens, qu’il citait trè

Le deuxième essai, « De ce que l’on a », porte sur l’une des plus grandes techniques employées pour compenser notre pauvreté intérieure : l’interminable accumulation de biens, qui finit par nous rendre possédés par nos propres possessions.

Aussi ses défenses contre l’isolement étaient-elles solides et enracinées : il choisit volontairement la solitude, les autres hommes étaient indignes de sa compagnie, la mission dont son génie l’avait investi exigeait cet isolement, la vie des génies se doit d’être un « monodrame » et la vie personnelle d’un génie ne doit avoir qu’un seul but : fac

Sa méthode reposait sur une analyse intellectuelle de ce qui engendre la peur de mourir. La craignons-nous parce qu’elle nous est étrangère et inhabituelle ? Si tel est le cas, insiste Schopenhauer, alors nous commettons une erreur en ce sens que la mort nous est bien plus familière que nous ne le croyons. Non seulement nous en avons un avant-goût

L’une des techniques qu’emploient certains animateurs de thérapies de groupe (ou de développement personnel) est celle que l’on appelle l’exercice du « qui suis-je ? ». À cette question qui leur est posée, les participants rédigent sept réponses, chacune sur une carte différente, puis ils disposent ces cartes par ordre d’importance. Il leur est ens