Démocratie (French Edition)

Le mot démocratie s’est imposé pour qualifier ces régimes alors que les puissances européennes se livraient à l’horreur de l’entreprise coloniale, que les États-Unis, champions de la démocratie libérale, connaissaient l’esclavage puis la ségrégation raciale, que les femmes étaient presque partout écartées de la sphère publique. La démocratie, déjà,

D’abord, concrètement, la décision de la majorité est réputée être la volonté du peuple entier, laissant de côté la question des minorités et de leurs droits. Ensuite, cette universalité des citoyens est nécessairement définie comme composée d’individus égaux, abstraits de leurs appartenances,

Le second problème de la démocratie comme souveraineté du peuple est qu’elle s’appuie sur une vision du peuple comme une entité unifiée, ce que les constitutions françaises de 1793, 1795 et 1848 appellent « l’universalité des citoyens français ». Cette conception du peuple est nécessaire à la production d’une loi unique, dont le peuple puisse être

Ils permettent aussi la visibilisation des groupes sociaux unis par une expérience, une identité, un intérêt irréductiblement particulier.

Le pouvoir de la plèbe

Cela ne signifie aucunement qu’il n’existait pas d’oppositions avant l’apparition des partis. Mais ceux-ci transforment les oppositions existantes en divergences d’opinion, dont le règlement est toujours soumis à l’épreuve électorale, donc au pouvoir de n’importe qui.

une démocratie réelle doit s’appuyer sur la souveraineté du peuple, c’est-à-dire sur l’expression directe de sa volonté, cette condition ne saurait pourtant être suffisante. En effet, cette conception de la démocratie fait naître deux problèmes, sur lesquels se sont largement appuyés les défenseurs du gouvernement représentatif pour faire valoir la

On choisit toujours un supérieur, mais le critère de supériorité que l’on utilise relève nécessairement d’un choix des citoyens.

Le risque, impensable il y a quelques décennies, d’un dépérissement des démocraties libérales, sous l’effet conjoint de transformations internes vers toujours plus d’autoritarisme et d’inégalités, et de la concurrence de régimes autocratiques, apparaît désormais sinon probable, du moins possible. Il y a urgence, dans ces conditions, à repenser la d