
Climats (Littérature Française) (French Edition)

Ce que disait Odile était-il remarquable ? Je ne le crois pas, mais elle possédait ce qui manquait à tous les Marcenat : le goût de la vie. Nous aimons les êtres parce qu'ils sécrètent une mystérieuse essence, celle qui manque dans notre formule pour faire de nous un composé chimique stable.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
nous désirons être honnêtes ; nous ne voulons pas blesser les êtres que nous aimons ; nous nous refusons, pour des raisons confuses, des plaisirs certains qu'ensuite nous regrettons. Je disais qu'il y a là une sorte de bonté lâche, que presque toujours nous en voulons à ceux qui nous ont fait renoncer ainsi à nous-mêmes et qu'en somme il vaut mieux
... See moreAndré Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Vous savez, quand on ne s'aime plus... ou, plus exactement, quand il n'y a plus désir physique (car j'ai pour Jacques beaucoup d'affection), c'est difficile de rester, en apparence, un couple uni... Jacques a une maîtresse ; je le sais ; je l'approuve... Vous ne pouvez pas encore comprendre ça, mais un moment vient où on a besoin d'indépendance...
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
« Je suis heureuse d'être femme, me dit-elle un soir, parce qu'une femme a beaucoup plus de "possibles" devant elle qu'un homme. – Comment ? lui dis-je. Un homme a sa carrière ; il peut agir. – Un homme a une carrière, me dit Solange, tandis qu'une femme peut vivre les vies de tous les hommes qu'elle aime. Un officier lui apporte la guerr
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En dessous j'avais copié une phrase de Barrès : « Il faut faire un assez petit cas des femmes, mais nous émouvoir à les regarder et nous admirer de ressentir pour d'aussi maigres choses un sentiment aussi agréable. »
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
J'ai eu hier soir une longue conversation sur l'amour, avec un de mes amis qui a plus de cinquante ans et passe pour avoir été un des Don Juan de son temps. Ce qui me frappait en l'écoutant, c'était de comprendre combien il avait eu peu de bonheur de tant d'aventures que d'autres lui envient.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Elle ne m'en avait jamais reparlé ; je croyais qu'elle avait tout oublié, et voilà que ma pauvre science ressuscitait pour étonner un autre homme par la netteté masculine d'un esprit de femme. Je pensais en l'écoutant qu'il en avait été ainsi jadis avec Denise Aubry et que, presque toujours, quand nous prenons grand soin de former une âme, c'est po
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« A ce moment-là, Isabelle, je vous ai presque haïe, et puis j'ai arrangé ma vie autrement et tout cela me paraît maintenant comme étranger à moi... Nos émotions les plus fortes meurent, ne trouvez-vous pas ? et on regarde la femme qu'on était il y a trois ans avec la même curiosité et la même indifférence que si elle était une autre.
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
Vous me fatiguez tellement parvos craintes, par vos soupçons, que je suis obligée de surveiller mes phrases, de faire attention de ne pas me contredire, comme un accusé chez le juge d'instruction... Ici, j'ai passé une journée délicieuse, j'ai lu, j'ai rêvé, j'ai dormi, je me suis promenée dans la forêt. Demain j'irai au château voir des miniatures
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