
Climats (Littérature Française) (French Edition)

Comment aurait-elle pu connaître le bonheur par cette immobile contemplation? Les femmes s'attachent naturellement aux hommes dont la vie est un mouvement, qui les entraînent dans ce mouvement, qui leur donnent une tâche, qui exigent beaucoup d'elles... Je regardais le petit lit d'Odile ; que n'aurais-je donné maintenant pour y revoir ce corps allo
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« Ce qui vous perd, lui disais-je, c'est que vous vous acceptez telle que vous êtes, comme si nous recevions notre caractère tout fait. Mais on peut former son caractère, on peut le refaire...
André Maurois • Climats (Littérature Française) (French Edition)
La voyant par leurs yeux; je jugeais qu'elle traitait avec une inconvenante légèreté des sujets sérieux. Mais, en même temps, j'en arrivais à préférer ses folies aux théories de mes amis. Ainsi j'étais honteux de ma femme devant eux et fier d'elle devant moi-même. Quand ils partaient, je me disais que malgré tout Odile leur était supérieure par un
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Elle ne m'en avait jamais reparlé ; je croyais qu'elle avait tout oublié, et voilà que ma pauvre science ressuscitait pour étonner un autre homme par la netteté masculine d'un esprit de femme. Je pensais en l'écoutant qu'il en avait été ainsi jadis avec Denise Aubry et que, presque toujours, quand nous prenons grand soin de former une âme, c'est po
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Je vivais dans les livres et ne pouvais comprendre que l'on fût différent de moi. Elle me demanda de lui prêter Gide, Barrès, Claudel dont je lui parlais tant ; ce qu'elle m'en dit ensuite me blessa. Elle avait un joli corps ; je la désirais très fort dès qu'elle retournait à Limoges. Quand j'avais passé deux heures avec elle, je souhaitais mourir,
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Un homme ne joue pas toute sa vie sur un amour ; il a son travail, ses amis, ses idées. Une femme faite comme moi n'existe que pour son amour. Par quoi le remplacer ? Je détestais les femmes, et les hommes m'étaient indifférents. J'avais, après une longue attente, cru gagner la seule partie que j'eusse jamais désiré jouer : celle d'un sentiment uni
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Oui, peut-être. Vous avez en partie raison. Mais il raconte de si belles histoires ! Les femmes sont de grands enfants, Marcenat. Elles ont gardé le sens du merveilleux. Et puis le cadre de la vie réelle est si limité pour elles qu'elles souhaitent toujours s'en échapper. Si vous saviez comme c'est ennuyeux de s'occuper tous les jours d'une maison,
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Avec Odile, pensais-je, qu'une telle soirée eût été charmante et gaie ! Elle aurait eu son regard lumineux des jours de bonheur. Elle aurait joué à toutes les loteries et eût été heureuse de gagner un petit bateau de verre filé. Pauvre Odile qui aimait tant la vie et qui l'aura si peu connue, alors que des êtres faits pour la mort, comme Isabelle e
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Philippe exprimer l'idée que la grande force d'une femme est l'absence, que loin des êtres on oublie leurs défauts, leurs manies, que l'on découvre qu'ils apportent dans notre vie un élément précieux, indispensable, élément que nous n'avions pas remarqué parce qu'il était trop intimement mêlé à nous. « C'est comme le sel, disait-il, nous ne savons
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