Sublime

La disparition des procès politiques traditionnels vient tout d’abord de la modification et de la dépolitisation du cadre judiciaire dans lequel se déroule les procès des activistes, dépolitisation que j’ai déjà évoquée : les infractions choisies sont non politiques et les juridictions de jugement ne sont pas spécialisées dans le jugement des milit

Or, dans le contexte où la gauche gouvernementale s’est ralliée à l’idéologie sécuritaire et propose le même type de dispositifs punitifs que la droite, l’affaiblissement de la répression par l’action gouvernementale ou législative reste un horizon peu probable, à tout le moins à court et moyen termes.

Autrement dit, la réhabilitation du crime politique devrait remplir deux conditions : d’un côté la non-stigmatisation des « droits-communs » par leur comparaison avec les « politiques » (ce qui suppose de détacher ce statut de toutes les ressources qui lui étaient anciennement attachées), mais de l’autre côté, il ne faudrait pas que cette réémergen

Actuellement, cette dépolitisation des contestations politiques prend trois formes : la pratique de la correctionnalisation, l’assimilation du crime et du délit politiques aux infractions de droit commun, et la pathologisation.

On psychanalysa sans se lasser la formule maladroite du Premier ministre Raymond Barre pour lui découvrir un insoutenable inconscient antisémite : « Cet attentat odieux voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic. »

Enfin, la dépolitisation passe par la pathologisation, moins visible et plus rare aujourd’hui dans ses formes extrêmes mais qui joue un rôle central lors de certaines périodes historiques ou dans le cadre d’affaires politiques précises17. Cette pathologisation peut se traduire par l’internement psychiatrique.

au regard des tendances sécuritaires qui traversent les démocraties occidentales, il y a fort à parier que les jurés seraient plus sévères qu’escompté avec celles et ceux présentés (par les procureurs, les médias, les policiers, certains politiques) comme des « violents », des « casseurs », des « extrémistes » ou des membres des « ultras » (gauche,