Sublime

Après l’effondrement du capitalisme mondialisé et de l’économie de bulles dans les années 2000, la décennie 2010 est ainsi marquée par le krach de la démocratie sous la vague populiste qui emprunte des formes variées :

On voit Berlusconi, dont on fit bêtement un attardé alors qu’il était un précurseur, se métastaser à travers l’Occident, de Trump aux États-Unis à Babiš en République tchèque. On voit les GAFA réfléchir aux villes de demain, inventer les nouveaux espaces publics, qui auront la spécificité vertigineuse d’être privés. Au nom du bien-être de chacun, e

Contrairement à la situation de la Guerre froide, c’est l’Occident qui se divise alors que les démocratures tendent à s’unir sous l’impulsion de la Chine pour présenter un front commun et construire un monde qui se revendique à la fois post-occidental et post-démocratique.

Le XXIe siècle est placé sous le signe de l’entrée dans l’histoire universelle, soit une configuration qui peut sembler très éloignée du monde de la première moitié du XIXe siècle dans lequel a vécu, pensé et écrit Alexis de Tocqueville. L’heure n’est plus à l’ascension de la démocratie mais à sa crise face à l’onde de choc populiste et à l’émergen

Tocqueville

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La tension majeure qui traverse la démocratie oppose la liberté à l’égalité, dont la poursuite peut basculer dans la passion délirante, conduisant le peuple à préférer la servitude à l’inégalité. Le danger peut être d’autant plus grand que la montée de l’individualisme s’accompagne d’un désintérêt pour le bien commun et que l’industrialisation et l

Deux périls menacent dès lors la démocratie : l’armée tout d’abord qui, marginalisée dans les temps de paix, peut se saisir des périodes troublées pour s’emparer du pouvoir ; les citoyens surtout qui peuvent, par passion de l’égalité, aliéner leur liberté entre les mains d’un État tout-puissant.