Sublime

Je n'aime pas ce monde. Décidément, je ne l'aime pas. La société dans laquelle je vis me dégoûte ; la publicité m'écœure ; l'informatique me fait vomir. Tout mon travail d'informaticien consiste à multiplier les références, les recoupements, les critères de décision rationnelle. Ça n'a aucun sens. Pour parler franchement, c'est même plutôt négatif 

Sans mes compétences professionnelles et ma réputation de chirurgien plasticien, je suis seulement un homme de cinquante-deux ans, dépourvu de mérite ou de talent particulier. Je suis encore en assez bonne santé, mais je ne conserverai plus très longtemps la vigueur de ma jeunesse. Je ne serai bientôt plus capable d’effectuer des travaux physiques

Il était un peu triste de constater que je n’avais aucun souvenir personnel à emmener : aucune lettre, aucune photo ni même aucun livre, tout cela tenait sur mon Macbook Air, un mince parallélépipède d’aluminium brossé, mon passé pesait 1100 grammes.

Le personnage est si extravagant, si tordu, si indifférent à la terre entière qu’il méprise que, lorsqu’il en parle, Michel Houellebecq est secoué d’un rire sardonique. Il jubile comme s’il se reconnaissait dans ce dandy assumé. Que ce baron hors catégorie soit parvenu, en dépit de sa singularité, à s’attirer la compréhension de ceux qui l’entouren

« Mes livres me garantissent déjà une forme d’immortalité 188. » En est-il si sûr ? Il aimerait bien laisser derrière lui un monument comparable à La Montagne magique de Thomas Mann ou aux Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski, seulement voilà : prisonnier de son image, il doute. « Il y a quelque chose dans l’époque moderne qui rend ce genre de pr

Jean-François Revel, que nous croisions au Codec de Paimpol, poussant son caddie exclusivement rempli de bouteilles de pinard, lui-même apoplectique, sans cou, renfrogné, et avec ça capable encore d’écrire des livres éblouissants d’intelligence acerbe et de lucidité. Je n’en connais pas de meilleur sur Proust, pas de vues plus justes, ni plus orwel