«What's wrong with France ?» : essai - petite collection blanche (essai français) (French Edition)

La question centrale qu’il nous faut élucider peut donc se formuler ainsi : pourquoi les bouleversements induits par la globalisation, qui expose l’ensemble des Etats-nations occidentaux à la concurrence internationale dans des domaines toujours plus vastes, nous affectent-ils plus douloureusement que la plupart des autres pays industrialisés ?

Les effets pervers de cette professionnalisation croissante de la vie politique sont multiples. Le premier d’entre eux est l’absence de compétences professionnelles d’une bonne partie du personnel politique, notamment son ignorance de la vie économique et de l’entreprise, du monde international, et de quelque spécialisation que ce soit. Cela est, à

« Les politiques souffrent d’une dépendance qui ne leur est pas propre mais atteint chez eux la dimension d’une véritable addiction à l’image. La télévision est pour eux ce qu’est devenu le téléphone portable pour une majorité d’entre nous : l’objet transitionnel qui rassure par un trop-plein de mots ou d’images sur le vide de notre pensée et l’ina

Calculs électoralistes et pesanteurs idéologiques ont jusqu’ici empêché les dirigeants des partis de gouvernement de reconnaître l’évidence, à savoir que le clivage majeur de la vie politique française se situe depuis longtemps entre ouverture (à la concurrence, à l’Europe, au monde, aux évolutions de société, à l’immigration…) et fermeture, et qu’

Tels étaient, aux yeux du monde, les colonnes du temple de l’excellence française et, aux yeux des Français, les fondements mêmes de leur identité et de leur confiance en eux.

Or le sujet France, traité en ces termes, intéresse de moins en moins hors de nos frontières, d’autant moins que la France du repli sur soi, de la « présidence normale », de la croissance zéro, du principe de précaution et du vide idéologique a de moins en moins de choses à dire au monde.

Et pourquoi en va-t-il ainsi ? Sans doute parce que le modèle français était conçu pour une société homogène, structurée autour d’un Etat fort, dans un monde organisé et cloisonné en Etats-nations interagissant les uns avec les autres. Ce monde, cet Etat, cette société ne sont plus.

Au bout du compte, le cocktail d’inexpérience, d’inculture économique, de dogmatisme idéologique et d’ambition personnelle qui caractérise une partie de la classe politique actuelle nuit à la qualité et à la cohérence des décisions publiques, avec des effets parfois dévastateurs pour le pays.

Je me souviens de mon arrivée à la Harvard Law School à l’automne 1981, au terme de mes études universitaires françaises. Ma formation normalienne m’avait amplement doté du bagage intellectuel nécessaire pour me sentir rapidement à l’aise dans ce temple de la méritocratie américaine. Mais, au contact de la centaine de mes condisciples venus du mond