La mécanique populiste cherche à faire entrer dans une interprétation duale du monde une réalité souvent complexe. Une première caractéristique du plateau populiste consiste à brouiller le débat en laissant penser que les opinions n’ont pas besoin des faits pour être défendues. A contrario des faits, les opinions s’affranchiraient de savoirs préreq

« TPMP », c’est d’abord une émission de plateau en direct, avec sa scénographie, sa dramaturgie et sa façon d’être habitée par un monde social qui, de l’animateur aux chroniqueurs en passant par le public, sert une mécanique bien huilée. Espace symbolique fait d’usages, de pratiques et de croyances, ce dispositif produit une identité télévisuelle q

Quand « BTP » problématise, « TPMP » sensibilise : à partir de 2019-2020, l’émission stimule l’indignation et la volonté de punir des publics en évoquant des faits divers de moins en moins enracinés dans l’écosystème médiatique : « Lyes, jeune homme agressé durant le tournage d’un reportage de F2 » (13 février 2019), « Retour sur l’agression de Yur

De ce point de vue, « TPMP » contribue à amplifier l’effacement du partage entre le vrai et le faux, encourage le processus de falsification de la réalité qui s’observe plus largement dans les sociétés médiatiques contemporaines.

Si l’antiparlementarisme ordinaire hanounesque prospère à la force d’arguments ontologiques contre le système républicain (manque d’efficacité de l’institution, incapacité à prendre des décisions, intégrité et train de vie des élus), il ne remet pas en cause le système républicain lui-même, contrairement à d’autres formes d’antiparlementarisme. Mai

Sans lien avec la mécanique populiste, les deux premières dimensions quantitative et expérientielle du public sont omniprésentes et s’articulent régulièrement dans le discours d’un Cyril Hanouna obsédé par ses audiences. Grâce à une application sur son téléphone, il suit en direct les données chiffrées de ses émissions et n’hésite pas à abréger ou

Dès les premiers numéros, l’émission assure la promotion des thèmes sur l’insécurité, l’immigration, la religion, le communautarisme, auxquels s’ajoutent des domaines plus hanounesques comme la sexualité et l’ésotérisme. Les sujets faisant l’agenda de la droite (extrême) et stimulant la volonté de punir de la part des publics se multiplient : « Les

Pour le populiste, la souveraineté du peuple, source de tout pouvoir politique, ne doit pas être entravée par les institutions de la démocratie représentative, qui relèguent le peuple au profit de ses représentants. Depuis le XIXe siècle, la tradition parlementaire n’a cessé d’inspirer, en retour, une culture antiparlementaire ancrée historiquement

Mais le piège se referme vite sur les Insoumis. Persuadés de pouvoir « faire passer le message » auprès des publics populaires de l’émission, ils ne mesurent pas à quel point ils ne maîtrisent déjà plus la mise à l’agenda des thématiques socio-économiques chères à leur bataille culturelle. Lors de la campagne présidentielle 2022, les Insoumis ont s