S'Anomaliser: Démissionnez du monde (French Edition)

Je n’aurai pas la prétention d’en expliciter l’origine. Mais il n’en reste pas moins que la douce cohérence que nous trouvons à nos vies, vient toujours de ces drôles d’intuitions, qui nous guident à partir de notre désir personnel, tout au long de l’aventure.

Nous serons les sentinelles et les juges réciproques de nos élans, car le grisâtre s’invite partout. Personne aujourd’hui ne peut se prévaloir de l’avoir vaincu : être faux et petit, s’éloigner de soi – sont autant de tentations quotidiennes qu’il faudra savoir repousser sans relâche. Le combat contre cette tâche au milieu de l’esprit, qui œuvre da

Les pensées des martyrs et des sages leur offrent l’alibi de leur défaite anticipée. Je crains qu’il n’y ait pas grand honneur dans cet abandon prématuré qui se rêve gnostique et subversif. Bien que cette posture soit aujourd’hui à la mode chez les intellectuels et les gens de lettres, elle nous coûte assurément en chefs-d’œuvre.

Mais pour ma part, je le concède aisément, je n'ai pas l’ambition de changer le monde – pas plus que l’homme d’ailleurs – ni celle d’influer de manière visible sur le cours des choses. Je me contenterai de guider, tant bien que mal, mes amis vers des terres plus fertiles que celles où ils errent actuellement.

Fuir en bordure du monde ce n’est pas renoncer, mais suivre son propre vent, le trouver et en profiter pour décrire la manière dont la danse prend place, depuis l’extérieur. Il n’est pas question d’un exil prolongé ; il faut quotidiennement savoir se faire présent à la danse. Il faut aller chercher en dehors du monde l’énergie et le souffle pour y

Nous pouvons et devons utiliser l’immense exposition que permettent ces nouveaux outils. Vous pouvez faire du beau sur internet, du juste et du vrai. Sur ces espaces, tout le monde semble idiotement convaincu de l’inutilité concurrentielle du sensible, voilà tout.

Par peur de devoir être infiniment plus que ce que notre petit monde attend de nous, nous avons scellé les grandes portes millénaires de l’ambition et avec elles celles de nos destins. Qu’est donc l’étouffement de notre ambition si ce n’est l’affront le plus abject que nous puissions faire à l’appel de la vie ? Le

Le péril de ressentir par soi-même n’est jamais atteint si l’on ne s’écorche pas de ses idoles. Elles servent un temps, donnent envie et laissent à voir – mais elles ne grimperont pas pour vous. Vous les admirez précisément car elles ont grimpé seules et sont redescendues chargées d’elles-mêmes.

Le livre, le mentor et la référence seront d’inopérants encombrants. Vous serez toujours tentés de vous en remettre à plus grand que vous pour ne pas avoir à saigner. Il faut donc s’alléger pour se trouver.