Monsieur Romain Gary. Consul général de France - 1919 Outpost Drive - Los Angeles 28, California (French Edition)
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Monsieur Romain Gary. Consul général de France - 1919 Outpost Drive - Los Angeles 28, California (French Edition)
il se souvient qu’au début de l’année 1955, pendant qu’il travaillait encore à son manuscrit, il avait écrit à André Malraux : « Mon roman éléphant s’annonce très beau, mais en le publiant, j’aurai l’impression idiote – affreuse même – de faire quelque chose pour mes semblables. » Après trois années d’efforts parfois ponctuées de mal-être physique
... See moreÀ Hollywood, Romain Gary va dorénavant rechercher la présence des acteurs, fasciné par leurs facultés de jouer la comédie, d’endosser un rôle, de sortir de leur peau, en regardant la vie avec distance comme si la vie n’était qu’un film dont on déroule la bobine pour n’en scruter que certaines scènes avec une loupe grossissante, avant de rembobiner
... See moreEt face à ses doutes, l’écrivain se raccroche à son art, la littérature, qui est sa façon d’être au monde. L’art n’est pas la solitude, dit Camus, c’est au contraire un moyen d’être relié à ses contemporains en puisant dans les souffrances et les joies communes. Et c’est pourquoi l’écrivain a un rôle : le service de la vérité et celui de la liberté
... See moreL’écrivain n’a qu’une unique obsession alors qu’il voit le temps filer : celle de laisser une œuvre derrière lui. Alors il écrit, beaucoup, entreprenant plusieurs livres à la fois.
larmes. Les larmes ont toujours un goût iodé face à l’océan. Il est consul général, s’apprête à publier son chef-d’œuvre, côtoie des vedettes de cinéma et a l’assurance de lendemains heureux. Et pourtant, tous ces titres n’ont aucun sens. La vie n’a aucun sens. Il pleure face à l’océan, pensant à sa mère, à son passé, à Lesley. Au midi de sa vie, l
... See moreCe printemps 1959, Romain Gary se rend à Paris. Il emprunte pour la première fois le vol direct New York-Orly opéré par la Pan Am. Quatorze heures en Boeing 707, contre cinq jours par la mer, cette nouvelle ligne aérienne révolutionne déjà la façon de voyager et de parcourir le monde.
D’emblée, il avait pris conscience de ce qu’était Hollywood : une fabrique à rêves fonctionnant grâce à l’entregent des services de presse et aux dollars des producteurs. À l’image des plateaux de tournage dont les immeubles ne sont que des façades vides, il avait compris que les vedettes, grandes ou petites, ne sont que des mythes fabriqués, utili
... See moreIl est vrai qu’à Los Angeles, l’individu, ce n’est pas l’homme, c’est l’automobile, la ville a été bâtie pour ça et comme ça... L.A., c’est la civilisation de la voiture, avec ses innombrables drive-in : bâtiments, commerces, restaurants, cinémas, églises sont conçus autour de la voiture... Des distances inhumaines isolent les quartiers les uns des
... See moreLe romancier lui expose sa façon de travailler, tous les matins, entre 7 h 30 et 9 h 30, avant de rejoindre son bureau de diplomate ; il lui décrit Los Angeles en esquissant de la main le plan d’une ville morcelée entre ses faubourgs :