obsessionnelle. En étudiant le bleu du ciel, il s’intéresse autant aux aspects scientifiques de la question qu’à son impact artistique. Ensemble, les deux univers contribuent à sa véritable et ambitieuse passion : apprendre tout ce qu’il est possible de connaître sur le monde et, ce faisant, découvrir la place du genre humain.

Avec les années, ses études scientifiques se font plus sérieuses. Il remplit des pages d’abrégés et de passages qu’il compte intégrer dans divers traités sur le vol, l’eau, l’anatomie, l’art, les chevaux, la mécanique ou la géologie. Presque tout y est, informations personnelles et révélations intimes exceptées.

La curiosité de Léonard, comme celle d’Einstein, s’arrête souvent sur des phénomènes qui n’intéressent pas le moins du monde les personnes qui ont passé l’âge de 10 ans.

Léonard est sentimentalement et physiquement attiré par les hommes. Au contraire de Michel-Ange, il semble très bien vivre son homosexualité ; il ne la cache pas mais ne s’en vante pas non plus. Néanmoins, son orientation sexuelle contribue sans doute à son sentiment d’être atypique, à sa certitude de ne pas être fait pour s’inscrire dans la longue

« Le peintre est assis devant son ouvrage de manière à être parfaitement à l’aise. Il est bien habillé et manie un pinceau léger trempé dans une couleur délicate. Il est vêtu comme il lui plaît. Son logis est propre et rempli d’œuvres magnifiques, et il agrémente souvent son travail de musique ou de la lecture d’excellents ouvrages. »

Léonard est convoqué par Ludovic. Leur entrevue se termine par une discussion sur les ressorts de la créativité. Léonard explique à son patron qu’elle requiert parfois d’aller lentement, de faire des pauses et même de procrastiner, car tout cela permet de laisser mariner les idées. L’intuition a besoin d’être nourrie. « Les hommes au génie ambitieu

Les peintures et les objets ne sont pas signés ; ils n’ont pas vocation à représenter l’expression personnelle d’un artiste. La plupart sont en effet le fruit d’un travail collaboratif et de nombreuses peintures attribuées à Verrocchio n’échappent pas à la règle. L’objectif est clair : produire constamment des objets et des œuvres facilement écoula

Tous les tableaux de Léonard ont une dimension psychologique et lui permettent de donner libre cours à son désir de peindre les émotions, mais aucun n’est aussi intense que Saint Jérôme.

En utilisant sa méthode de théorisation par l’analogie, il écrit : « L’instant n’a pas de temps car le temps est formé par le mouvement de l’instant […]26. »