Le Combat avec le démon : Kleist- Hölderlin- Nietzsche (Biblio essais t. 5355) (French Edition)
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Le Combat avec le démon : Kleist- Hölderlin- Nietzsche (Biblio essais t. 5355) (French Edition)
le bourgeois est toujours l’ennemi juré du désordre, non seulement dans le monde mais aussi en lui-même. Chez l’homme supérieur, surtout chez celui qui crée, l’inquiétude féconde persiste, elle exprime son insatisfaction des œuvres du jour, elle lui donne « ce cœur élevé qui se tourmente » dont parle Dostoïevski. Tout ce qui nous pousse nostalgique
... See moreComme personne ne l’a instruit ni conseillé, il sera son propre précepteur, il « se tracera un plan de vie » pour « vivre comme il faut » ; et, parce qu’il est prussien, sa première idée sera celle de l’ordre. Il veut vivre selon des principes, des idées, des maximes ;
Toute douleur à un sens, quand la grâce de la création lui est accordée ; elle devient alors la plus grande magie de la vie. Car seul celui dont l’âme est déchirée connaît la soif de la perfection, seul celui qui est traqué atteint l’infini.
Goethe n’a pas besoin de quitter le moins du monde cette terre pour atteindre l’infini : lentement, avec patience, il l’attire à lui. Sa méthode est une méthode toute capitaliste : il met de côté régulièrement comme bénéfice spirituel une partie de l’expérience acquise qu’en fin d’année il fait figurer avec soin dans ses livres comme un commerçant
... See moreIl a su mieux mourir que vivre.
Ce qui frappe d’abord chez nos trois poètes démoniaques c’est leur absence de lien avec le monde. Le démon détache du réel celui qu’il tient. Aucun d’eux n’a femme ni enfants (tout comme leurs frères Beethoven et Michel-Ange), ils n’ont ni biens ni foyer. Ce sont des natures nomades, des vagabonds, des originaux, des êtres spéciaux, peu appréciés e
... See moreLa connaissance naît de la clarté, et la connaissance, à son tour, engendre la réconciliation.
Quelque chose d’extra-humain agit en eux, une force au-dessus de la leur et à laquelle ils se sentent soumis ; ils n’obéissent pas (ils s’en aperçoivent, effarés, dans leurs rares moments de lucidité) à leur volonté, ce sont des possédés, des esclaves d’une puissance supérieure, d’un démon.
Le Prince de Hombourg est le drame le plus vrai de Kleist parce qu’il contient toute sa vie. On y retrouve les contradictions et les oppositions de son être, la soif de vivre et l’amour de la mort, la discipline et l’exaltation, le naturel et le superficiel : ce n’est que lorsqu’il se donne entièrement qu’il devient vrai au-delà de sa propre consci
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