
La Succession (OLIV. LIT.FR) (French Edition)

Et fort logiquement, dans ce contexte de fragilité, chacun était trop occupé à s’arrimer au monde pour s’occuper du destin et de l’avenir des autres. Je n’ai jamais été capable de dire si l’existence que menait ma mère la rendait heureuse. Si la présence constante de son frère Jules était pour elle un fardeau ou une bénédiction. Si mon père l’avait
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Sans travail, congédié de chez Wolfie’s, l’argent se faisant rare, il était évident que la vie me montrait, elle aussi, la porte de sortie de ce territoire de l’éphémère dans lequel j’avais cru pouvoir m’installer à demeure.
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Situé sur Collins Avenue, à l’angle de la 21e Rue, ce diner ouvert 24 heures sur 24, encore en livrée d’époque, fut fondé en 1940 par un certain Wilfred Cohen, qui avait l’art et le don d’acheter et de revendre toutes sortes de restaurants acquis pour la plupart au bord de la faillite avant d’être repulpés et ensuite rétrocédés au plus haut de leur
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Zigby n’étaient pas sans fondement. Mon grand-père fut un menteur, sans aucun doute, un dissimulateur, assurément, un communiste qui s’arrangeait avec l’Histoire et peut-être avec celle de son employeur, au Kremlin, évidemment. Mais son existence, avec ses failles, ses manques, ses fautes, sa fameuse lamelle, ses potins soviétiques, et jusqu’à son
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Il m’avait fallu des années pour me décider à fermer le cabinet le temps de revenir sur mes pas, de retrouver le jeu auquel j’avais consacré ma jeunesse, l’endroit que je tenais pour le Valhalla des pelotaris et qui s’était révélé n’être, à l’usage, qu’une banale entreprise employant de lestes ouvriers pour projeter des balles et siphonner des pari
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Ce furent des années merveilleuses. Quatre années prodigieuses durant lesquelles je fus soumis à un apprentissage fulgurant et une pratique intense du bonheur. Il m’avait fallu attendre vingt-huit ans pour éprouver chaque jour cette joie d’être en vie au petit matin,
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László Papp. Je lui dois mes années de légèreté et de vie gourmande. Je n’ai jamais su si l’histoire d’Ochoa était vraie. S’il avait vraiment refusé la place ou si Papp avait inventé ce conte pour rabattre chez moi d’éventuelles prétentions salariales et m’engager, en tant que second choix, à un salaire dont je m’apercevrais plus tard qu’il était,
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Enfant, je grandis donc devant Spyridon qui marinait devant sa tranche de cervelet, un père court vêtu vivant comme un célibataire, et une mère quasiment mariée à son propre frère qui aimait dormir contre sa sœur et devant les litanies de la télévision. Je ne savais pas ce que je faisais parmi ces gens-là et visiblement, eux non plus.
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Depuis que le monde était monde, il y avait toujours eu deux façons de le considérer. La première consistait à le voir comme un espace-temps de lumière rare, précieuse et bénie, rayonnant dans un univers enténébré, la seconde, à le tenir pour la porte d’entrée d’un bordel mal éclairé, un trou noir vertigineux qui depuis sa création avait avalé 108
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