Ces politiques sociales et de retraites, en « affamant la bête » et en déconstruisant les statuts, ouvrent des marchés, déterminent comment et combien les gens épargnent, et décident de la part du gâteau offert aux gestionnaires d’actifs de l’épargne privée. Les manifestants ne s’y trompent pas quand, pour s’y opposer, ils prennent pour cible Black

Le fragile équilibre institutionnel contemporain lié à la configuration des taux faibles ou négatifs, qui permettent un financement de l’État peu cher, ne saurait dissimuler la financiarisation de la souveraineté qui, à travers ses titres, fait de la puissance publique une fonction support, un filet de sécurité de la finance privée. Les arbitrages

Karl Marx, la dette publique n’est pas présentée comme un fardeau qui pèse universellement sur les « générations futures », toutes classes sociales confondues. Observateur avisé d’un XIXe siècle révolutionnaire, Marx rappelle qu’en face de chacun des titres d’emprunt émis pour financer le déficit annuel (en contrepartie de ces passifs publics) il y

Il n’en reste pas moins que cette normale 2.0 continue de soumettre la démocratie aux marchés, via une technocratie financière qui se plie, en priorité, à leurs intérêts. Les technocrates de la monnaie et de la dette se refusent à mettre cette infrastructure au service d’investissements publics qui ne soient pas « intermédiés » par la finance privé

la somme des intérêts payés entre 1975 et 2015 représente selon l’Insee 1 305,4 milliards d’euros,

pourquoi les États et les souverains ont-ils cessé de se rebeller et de renier leurs engagements pour commencer à s’y conformer ? Au point culminant de la crise de la zone euro, entre 2010 et 2015, la part totale de la dette publique mondiale en défaut est tombée à un niveau historiquement bas, pour concerner près de 0,2 % des États endettés [26] .

L’absence de projet politique explicite accompagnant le rôle exorbitant dévolu à la BCE est le signe de l’arrimage durable des gouvernements aux carcans budgétaires, pérennisant les dogmes de la neutralité de marché et de l’illégitimité de l’intervention directe de l’État.

Le rôle, amendé au gré des crises financières, de l’institution monétaire entrave une certaine définition du monde normal, celle du gouvernement de l’épargne privée décideuse, discriminant et sélectionnant les États qu’elle finance en échange de leur respect des règles « convenables ».

programmes de rachat de dette souveraine, la BCE utilise les facilités de refinancement qu’elle est en capacité d’offrir comme un levier pour exiger et obtenir des contreparties politiques vis-à-vis des États aidés. Les communiqués publics de l’institution préconisent de façon insistante la flexibilisation du marché du travail et la modération sala