Elle comptait retourner dans cette ville bosser dans le secteur technologique et elle voulait créer sa propre entreprise. Je m’imaginais la suivre, m’imaginais, pour la première fois, devenir normal moi aussi, trouver un boulot, porter un costume, aller au bureau tous les jours, payer mes impôts. Être un mari. Être un homme, ou plutôt correspondre

Ce qui me manque, c’est la lutte. C’est le fait de ne pas savoir. Le fait d’être seul, tout seul, et de vouloir quelque chose à tout prix et d’être prêt à se faire mal pour l’obtenir. Ce qui me manque, c’est l’ascension de la montagne. Le véritable enjeu, ce n’était pas d’arriver tout en haut. Atteindre le sommet, ça m’a rien fait, je m’en foutais.

Que c’était ça. Que j’avais trouvé. Que j’allais y arriver. Alors j’ai continué. J’ai écrit ce putain de bouquin. Je me souviens du moment où je l’ai terminé. C’était au milieu de la nuit. Ça faisait un an que je travaillais dessus. J’étais seul et fatigué et il faisait nuit noire, autour de 4 heures du matin. J’ai écrit le dernier mot et je l’ai r

Peu importe où je serai ou l’âge que j’aurai ou ce que je finirai par faire, ce que j’ai appris ici ce que je suis venu apprendre ici c’est que c’était possible, possible d’envoyer cette machine se faire foutre, de vivre à sa guise, d’aimer à sa guise, de croire à sa guise, de manger boire dormir réfléchir baiser à sa putain de guise. De dire à cet

Et je m’interdis de m’engager sur cette pente glissante. Trop tard. Peut-être pour toi, pas pour moi. Trop tard. Non. Bien sûr que si. Tu as des livres à écrire, le monde à réduire en cendres, j’ai des fringues à porter et des défilés à faire et des photos sur lesquelles sourire et de l’argent à me faire. Je ne t’empêcherai jamais de faire tout cel

On me demande toujours comment je m’y prends pour écrire des livres. Je réponds toujours que j’en sais trop rien. Que j’ai des livres en moi, qu’ils mûrissent en moi, qu’à un certain moment je me sens plein d’un livre et que mon boulot consiste à les traduire. Que le processus d’écriture c’est simplement faire sortir ce qu’il y a là-dedans, dans mo

Paris, délimité d’un côté par l’Arc de Triomphe et de l’autre par la place de la Concorde. La rue Saint-Denis avec ses voyous et ses putes, proposant ouvertement aux passants leurs marchandises et leurs corps, artère morte le jour mais vibrante de sexe et de danger, de désir et de violence quand le soleil se couche. Montparnasse plein d’intellectue

Je ne veux pas écrire de petites histoires. Je ne veux pas me retrouver dans une revue à la con que personne ne lit avec dix autres personnes et leurs petites histoires à eux. Je suis ici pour écrire des livres. Des gros livres cinglés et dangereux qui défonceront les gens et changeront leur vie. Hemingway est mort depuis longtemps, espèce de gros

On joue aux cartes et on parle du bon vieux temps et de nos anciens amis je lis un peu le Narcisse et Goldmund de Hermann Hesse tout indiqué pour un voyage en Allemagne c’est un livre sublime et brillant, intimidant comme pas deux, je pourrais passer des millions d’heures à bosser je sais que je n’écrirais jamais aussi bien que Hesse.