J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond (French Edition)

Ses amis s’en inquiètent, et sa femme aussi. Il s’occupe de tout sur le domaine, ne fait rien à moitié, il est sur les nerfs et maigre comme un corbeau. Louisa n’a pas épousé un entrepreneur, mais un voyageur et un écrivain : cette prospérité qu’il assure à sa famille, elle le paie cher ; elle l’encourage à être ce qu’il est, à être ce qu’elle aime

À New York, métropole des bateaux, il fait horriblement froid, il est perdu. Le vacarme l’effraie, la foule est trop dense, les bâtiments sans mesure sont trop serrés, il les confond entre eux et n’arrive pas à en compter les fenêtres. Il aurait bien exploré cette ville comme on explore une chaîne de montagnes, mais à condition qu’elle ait été vidé

Les impressions sont impérissables, nous n’oublions rien. Les souvenirs peuvent rester en sommeil, on peut croire les avoir perdus, mais une simple sensation les réveille et ils sont là, intacts.

elle est écrivaine, naturaliste, intelligente et sensible, et quand ce jeune homme sorti de sa ferme est arrivé à l’université, elle a tout de suite compris ses extraordinaires dons intellectuels. Elle l’a soutenu, encouragé, lui a fait profiter de ses relations, et John lui a toute sa vie écrit de longues lettres qu’il adresse à Madame Ezra Carr e

De toute façon, pour ce presbytérien amoureux de tous les êtres vivants, la guerre est le plus ignoble des blasphèmes. Pendant deux ans, il travaille ici ou là, il herborise autour des Grands Lacs, et rentre après que tout le monde se soit calmé. Que faire de sa vie ? Il convient de s’établir, il rêve d’exploration botanique, mais trouve un emploi

Ses voyages en Alaska, il les a écrits lui-même. Son récit est minutieux, plein d’enthousiasme, il est parfait en son genre, alors les raconter par le menu serait vain, je ne serais pas à la hauteur de son propre récit. Je me contenterai de quelques images, pour essayer de comprendre le bonheur qui a été le sien en ces contrées sévères dont je n’im

De Boston, il va à Concord, il visite avec émotion la tombe d’Emerson, et puis celle de Thoreau. Il pousse jusqu’à l’étang de Walden, un lac lisse et tranquille dans un écrin de collines boisées, où Thoreau a vécu dans une cabane construite de ses mains, vivant du champ de haricots qu’il cultivait à côté. « Pas étonnant que Thoreau ait vécu ici deu

ils décident d’aller dans la vallée de Yosemite. Elle a été découverte depuis quelques années, on en dit du bien, il y a une route, un hôtel, déjà des touristes, mais Muir comme toujours propose d’aller un peu au hasard, de profiter des fleurs et de la lumière, de s’enrouler dans une couverture quand viendra la nuit, de ne pas s’embarrasser de rout

Poussé par l’émerveillement qui a été le sien durant une vie de promenade, effrayé de voir l’inestimable disparaître massivement, Muir va militer pendant vingt ans contre ce pillage effroyable des ressources forestières. C’est « la grande bataille entre la justice paysagère et le diable », entre la naïve beauté du monde et ce mal absolu qu’est l’en