le seul matériau sur lequel les exercices peuvent véritablement agir, c’est l’âme. Le travail sur l’âme est ce qui permet de mieux vivre, de se maîtriser, de s’améliorer et de se transformer. Toutes les écoles antiques en ont conscience et considèrent que travailler son âme est dépendant de soi, de sa volonté, de son désir de contrôle. Sénèque dit

L’ascèse de l’écriture se lit en effet à travers les hupomnêmata 42. Ceux-ci constituent, eux aussi, un exercice spirituel. Ils pouvaient prendre la forme entre autres de carnets personnels qui servaient à prendre des notes, mais aussi à relever des citations, à inclure des extraits d’ouvrages, des récits, à écrire des anecdotes, aphorismes et réfl

le doute cartésien n’est pas celui des sceptiques, pour qui il est une conclusion, une finalité. Les sceptiques de l’école pyrrhonienne prennent le parti de ne pas trancher, de ne pas décider, de douter en permanence, ce qui n’est pas le cas de Descartes, dont le doute est un moyen pour fonder la vérité. Pour ce dernier, le doute n’est pas une fin,

La modération qui sous-tend l’ascèse a pour fondement la relation à soi, et ce dès Socrate, pour qui la modération est la base de la vie. C’est une vie ascétique que menait Socrate, avec très peu de besoins, de choses pour vivre. Cette vie d’ascèse était synonyme pour Socrate de choix d’une vie sans souci. Dans l’Apologie de Socrate, le « père » de

C’est dans le dialogue qu’émerge le souci des autres. Il y a prise de conscience d’un autre point de vue que le sien. Il faut que les participants dépassent leurs visions pour se soumettre aux exigences, à l’objectivité de la raison. Prendre soin de soi, c’est ici dépasser sa propre individualité pour accéder à une universalité objective 44.

L’écartement des plaisirs comme des biens, la volonté de vivre en communauté et de participer au « soin de l’être » font émerger un véritable mode de vie des Thérapeutes, dont l’essence sera de se donner une existence complète 30

Les fameux sept sages grecs étaient appelés par leurs contemporains sophoi, sapientes, jusqu’à Pythagore. Héraclide du Pont rapporte que Léon, le tyran, étonné de la sagesse de Pythagore, avait demandé à celui-ci quel était son métier. Il répondit qu’il n’exerçait aucun métier, qu’il était philosophe. Léon, ne comprenant pas la signification du mot

Ce qui cherche à être montré, c’est que le souci de soi est la condition de l’exercice du pouvoir politique 33. Impossible de gouverner correctement, d’exercer un pouvoir sur autrui si l’on ne s’est pas préalablement soucié de soi.

Pierre Hadot décrit la philosophie antique, qui pour lui, dans la lignée des Anciens, est une discipline destinée à aider l’homme à mieux vivre, à mieux-être, à jouir de ce qu’il vit plutôt qu’à vivre soumis à ses passions, finalement jamais assouvies 1