
En Syrie (French Edition)

Nous les avons achetées. Maintenant, elles surveillent la voie, et il n’y a plus d’accroc. C’est ainsi que, de brigands, on fait des partisans. Cela coûte environ mille francs pat tête et par mois, mais cela revient moins cher que d’entretenir sur la ligne une surveillance militaire. Il soupire et poursuit : — Ah ! si l’on pouvait comprendre en Fra
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À quoi tient cet ascendant sans pareil ? À sa connaissance profonde de la langue arabe, à une étude patiente et perspicace des mœurs du pays, à une droiture que les Orientaux respectent toujours si elle est alliée à la force ? À un courage dont on ne parle même plus tellement il est un fait établi et qui le fait toujours charger à la tête de ses ho
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Quand j’eus connu cette aventure, je m’étonnai moins d’entendre à Beyrouth et à Damas les propos que voici : « Il y a chez les musulmans quatre classes : les grands seigneurs, qui n’ont besoin ni d’argent ni de fonctions, et qui ne demandent que de la courtoisie ; la petite noblesse, ruinée par la guerre, qui voudrait des fonctions, mais que l’on n
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Il y a en Syrie trois pôles de culture et de force. À l’ouest, le long de la côte et à l’intérieur du Liban, les chrétiens ; dans le Sud et le Sud-Est, les Druses ; dans tout le reste du pays, l’énorme masse musulmane. Les chrétiens sont environ 500 000 ; les musulmans, 4 500 000 ; les Druses, 120 000. Ces chiffres, en même temps qu’ils montrent co
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Si l’on peut assurer la paix et le développement de la Syrie, – et alors le mandat deviendra, même pour nos finances, profitable –, qu’on emploie les moyens nécessaires. La Syrie vaut la peine d’un grand effort. Le fait que déjà se montrent des prétendants à l’héritage du mandat français le prouve suffisamment. Mais, je le répète, mieux vaut abando
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Et puis, voyez-vous, il faut en finir. Rien n’énerve autant les esprits que le sentiment de l’inutilité. On veut bien se battre et se battre bien, mais si cela sert à quelque chose. On a trop l’impression ici de recommencer sans fin la trame de Pénélope.
Joseph Kessel • En Syrie (French Edition)
Mais, tout de même, demandai-je, comment régler vos rapports avec la France ? — Nous aimons et respectons la France, répondit-il. Mais nous ne voulons obéir qu’à un chef qui nous connaisse, qui sache nos habitudes et nos traditions. De lui nous accepterons toutes décisions et la paix et le contentement seront sur le pays. Mais il faut un grand chef
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Un jour, chargés de délivrer un groupe français encerclé, ses cavaliers hésitaient devant la ligne ennemie d’où partait un feu décimant. Le capitaine Colet jeta son képi par-dessus les retranchements et les Tcherkesses se ruèrent au galop pour ne pas le laisser prendre. Des gestes pareils, on m’en a cité à foison, mais ils ne suffisent point pour p
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Le vieillard, soudain, s’anima. Ses yeux éteints brillèrent d’un feu dur et sa voix se fit plus aiguë. — Nous mourrons tous, s’écria-t-il, jusqu’au dernier plutôt que de laisser toucher à nos coutumes. Et puis, nous ne sommes pas des esclaves, liés à une terre ou à des murs. Nous pouvons plier nos tentes et partir, mais nos guerriers sauront retrou
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