Si, dans l’analyse des relations que les trois révolutions libérales entretiennent, d’un côté, avec les Noirs, et, de l’autre, avec les Irlandais, les Indiens et les natifs, on part du présupposé d’un temps historique homogène, non traversé de fractures et coulant d’une façon unilinéaire, on se trompe. C’est chez Montaigne, nettement antérieur à Lo

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Après avoir conforté le pouvoir révolutionnaire, la préoccupation constante des États-Unis, où se sont réfugiés beaucoup d’ex-colons, est de le renverser, ou tout au moins de l’isoler par un cordon sanitaire. Il serait dangereux – observe Jefferson en 1799 – d’entretenir des relations commerciales avec Saint-Domingue : des « équipages noirs » finir

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Guizot se rapproche encore plus de Burke, quand il fait de l’irruption de la « lutte du tiers-état contre la noblesse et le clergé » le moment où la Révolution française cesse d’avoir la « liberté » comme objectif, pour viser exclusivement le « pouvoir », en ouvrant la voie aux luttes interminables qui ont suivi, « celle des pauvres contre les rich

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dans l’Amérique espagnole, en même temps que la révolution créole et contre elle, se développe une révolution indienne. Elle s’est même annoncée des décennies auparavant, comme le montre la série de soulèvements qui a culminé, en 1780-1781, avec la révolte de Tupac Amaru, qui cherchait à gagner les Noirs à sa cause en les libérant des chaînes de l’

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Comme il contrarie la marche de la civilisation en s’opposant par la violence à la mise en valeur par le travail des terres incultes qu’il occupe, l’Indien est tout à fait assimilable, comme tout criminel, aux « bêtes sauvages près de qui l’être humain ne connaît ni société ni sécurité » ; « on peut donc le détruire comme un lion, comme un tigre ».

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Nous pouvons même inclure dans ce contexte la célébration, proférée par Bismarck quelques décennies plus tard, des « sentiments libéraux de classe » (ständisch-liberale Stimmung), de la classe à laquelle il appartient23, qui a intérêt à étendre les compétences et les pouvoirs des corps représentatifs, afin, justement, de renforcer son contrôle sur

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Adam Smith, placé chronologiquement entre Locke et Calhoun, et partant précisément de la même réalité de l’esclavage qu’eux, qu’ils appréhendent respectivement soit comme allant de soi et incontestable, soit, carrément, comme un « bien positif », développe une argumentation et exprime une préférence qui méritent d’être rapportées en détail. L’escla

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Selon la remarque d’un grand historien, c’est « dans la période qui va de 1660 à 1670 » (c’est-à-dire pendant les décennies du développement du mouvement libéral) que se généralise en Angleterre, par rapport aux salariés et aux chômeurs, un comportement d’une dureté inouïe, « et dont on ne peut trouver aujourd’hui d’équivalent que dans le comportem

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Nous retrouvons le paradoxe que nous avons déjà rencontré dans la relation entre l’Angleterre et les États-Unis. Jusqu’au milieu du XVIIe siècle, le pays qui est en position dominante pour le « trafic des esclaves »71 est celui où s’est déroulé le prologue des révolutions libérales qui ont suivi, c’est-à-dire la Hollande : « Au début du XVIIIe sièc

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