Quitte à soigner ses dépendances, se sevrer, Aaron tente une expérience, un mois sans ordinateur : « Je quitte ce chaos de discussions instantanées, d’émissions de télévision qui transforment mon cerveau en gélatine, cette pile sans fin d’e-mails à traiter. Je veux être humain à nouveau, même si cela m’isole un peu de vous, les humains. »

Leurrée par les sirènes de l’ultra-modernité, d’un monde parfaitement plat, maîtrisable, la matière grise mondiale accourt et s’embourbe dans des projets inutiles qui terrasseront la liberté. C’est le grand rapt de l’intelligence. Les multinationales se sont arrogé les gisements de pétrole, les terres arables, les forêts, la main-d’œuvre mondiale.

Cher Jean d’Ormesson, « Il y a quelques semaines, vous m’avez envoyé sur la route, sur les traces de mon personnage. Lui et moi, je crois, nous sommes parlé. À New York, j’ai compté les secondes jusqu’au départ. Moscou, où je viens d’atterrir, me semble étrangement familière. Je ne saurais vous expliquer par quel concours de circonstances, par quel

L’écrivain ne se contente de rien. Il dévore. Oui, plume à la main, il se régale du plus odieux des carnages. Surtout les siens. Il témoigne, certes. Moins avouable : il sauve sa peau. C’est un racontar qui a de la chance. Au fond, un auteur n’a jamais de quoi être vraiment fier. Écrire, au mieux, c’est voler. Doué, prédestiné sans doute, Aaron ne

Aaron n’a plus besoin de travailler pour vivre. Les revers de fortune sont fréquents et San Francisco déjà hors de prix. Il ne dépense rien. Aucune avarice. Sa frugalité, pense-t-il, conditionne sa liberté. Sa capacité d’action.

Larme à l’œil, Obama multiplie les odes à sa femme. Il signe l’écriture de leurs Mémoires pour soixante-cinq millions de dollars. Il aligne les discours, convoque la dignité, la grandeur de son pays. Il fut le Magnifique. Presse tenue à l’écart, criminalisation des lanceurs d’alerte... Sous son règne, l’Amérique a broyé celles et ceux qui doutaient

Il préfère un roman à une conversation, se justifie : « Je travaille pour des idées et apprends de celles et ceux qui m’entourent. Je n’aime pas exclure les gens. Je suis perfectionniste. À part pour les cours et les divertissements, je ne compte pas passer du temps sur des sujets sans impact. J’essaie d’être sympathique mais je déteste quand vous

Snowden a appris des erreurs de l’homme de WikiLeaks. Il se méfie de la presse, a sélectionné ses journalistes. Insensible à leur popularité, au volume de leur audience, l’ex-agent de la NSA les a choisis pour leur indépendance, leur engagement.

Bigger than life, vous dites, non ? – Hum.... Plus grand que la vie... Je ne sais pas. Il avait une exigence terrible et aussi une sorte d’humilité presque pathologique. Comme s’il était convaincu qu’il pouvait changer le monde et qu’en même temps sa propre personne, sa vie à lui précisément, ne valait rien.