
Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)

Je ne sais si j’ai été ce qu’on peut appeler un homme de bien, mais… mais je crois que j’ai toujours été secourable. Dans la vie de misère que l’on menait là-bas, la seule joie que l’on eût, c’était, grâce à la poignée de science qu’on avait emmagasinée dans son cerveau, de pouvoir sauver l’existence de quelque être vivant… comme le plaisir de joue
... See moreStefan Zweig • Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)
Comprenez-vous ce que c’est que d’être médecin : tout savoir de toutes les maladies – avoir le devoir d’aider, comme vous le dites si bien – et pourtant être impuissant au chevet d’une mourante, sachant et ne pouvant rien… sachant une seule chose, cette chose terrible que vous ne pouvez apporter aucune aide, même s’il vous était possible de vous ar
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Il est de règle qu’après s’être dispersé au-dehors l’esprit se concentre de nouveau en sa maison fermée. Tâchons qu’il ait, avant, fait provision des meilleurs fruits de la pensée du monde !
Stefan Zweig • Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)
Au sein de cette contemplation, j’avais oublié le temps : y avait-il une heure que j’étais ainsi contre le bastingage, ou y avait-il seulement quelques minutes ? Au gré de l’oscillation, le gigantesque berceau du navire me balançait et m’emportait au-delà du temps.
Stefan Zweig • Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)
Mais là, au moins, on sentait que cet être avait besoin de vous ; là on savait qu’on sauvait quelqu’un de la mort ou du désespoir, et précisément, pour pouvoir aider les autres, il faut avoir soi-même ce sentiment que les autres ont besoin de vous.
Stefan Zweig • Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)
Je savais que les croix funéraires poussent trois fois plus vite que chez nous dans ces plantations de la fièvre. Mais quand on est jeune, on croit que la fièvre et la mort ne s’abattent jamais que sur les autres.
Stefan Zweig • Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)
“Je désire d’abord que vous… que vous me parliez non comme à un épicier, mais comme à un être humain. Que, si vous avez besoin d’assistance, vous ne… vous ne mettiez pas aussitôt en avant votre honteux argent… mais que vous priiez… l’être humain que je suis de vous aider, de vous aider, vous qui êtes aussi un être humain… Je ne suis pas seulement m
... See moreStefan Zweig • Amok (nouvelle édition 2013) (Littérature t. 32954) (French Edition)
« Vous ne pouvez pas comprendre l’Angleterre, me disait-il, tant que vous ne connaissez que l’île. Et pas davantage notre continent, tant que vous n’avez pas au moins une fois franchi ses frontières. Vous êtes un homme libre, mettez à profit cette liberté ! La littérature est une merveilleuse profession, parce que la hâte n’y est point nécessaire.
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Savez-vous ce que c’est que l’amok14 ? — Amok ?… je crois me souvenir… c’est une espèce d’ivresse chez les Malais… — C’est plus que de l’ivresse… c’est de la folie, une sorte de rage humaine… une crise de monomanie meurtrière et insensée, à laquelle aucune intoxication alcoolique ne peut se comparer.